Le bien-être du dirigeant de PME : un sujet tabou et pourtant clé pour la pérennité des petites entreprises
A l’occasion de la cérémonie des vœux, la FFB a convié Olivier Torrès, enseignant chercheur à l’EM Lyon, fondateur de l’Observatoire de la Santé des dirigeants de PME Amarok. Il nous a présenté son étude pionnière sur cette question :
Son hypothèse de départ : le dirigeant de TPE et PME souffre en silence…
Il constate une « zone aveugle », qui est celle de la santé des dirigeants. Il avance deux raisons : d’une part, les analystes étudient plutôt la souffrance des salariés, les dirigeants étant considérés comme ceux qui sont à l’origine de la souffrance. D’autre part, elle est due aux dirigeants eux-mêmes qui se taisent sur ce sujet, pour préserver peut-être une image valorisante d’eux-mêmes, sécuriser leurs équipes ou bien tout simplement parce qu’ils « n’ont pas le temps ».
Pourtant, la santé du Dirigeant, entendue au sens de l’OMS comme un « état de bien être complet, physique, mental ou social » est clé pour les TPE.
Il démarre donc la 1ère étude sur ce sujet, en partenariat avec le CJD et Mederic, auprès de plus de 1000 patrons et dégage :
4 facteurs négatifs pour la santé du dirigeant :
- le stress : le stress continu peut impacter le sommeil, l’alimentation
- la surcharge de travail : la durée moyenne de travail des dirigeants est de 55 heures par semaine
- la solitude : le patron porte seul le poids de décisions lourdes, comme celles d’un licenciement
- l’incertitude : la visibilité du carnet de commandes est faible
4 facteurs positifs pour la santé du dirigeant :
- le sentiment de maîtrise de son destin : certes, l’environnement du dirigeant est contraignant, mais c’est une contrainte choisie et non subie
- la finalité, la passion : sentiment de contribuer à quelque chose de plus grand que lui
- l’endurance : sa capacité à se relever lorsqu’il tombe
- l’optimisme : regard positif sur les évènements
Conclusion de l’étude : entreprendre, c’est bon pour la santé !
De quel côté penche la balance ? En tendance, elle penche plutôt du côté des facteurs positifs. Il conclut donc qu’entreprendre, c’est bon pour la santé !
Pour en savoir plus : « la santé du dirigeant », Olivier Torrès, éditions de Boeck, 2012
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